Zane Grey était écrivain et avait amassé une formidable fortune à tavers la publication de ses récits "westerns", les fameux "pulps", à des millions d'exemplaires. Voilà pour l'introduction, pour les reste, Zane fut et restera à jamais le plus grand pêcheur sportif de tous les temps.
Dans les années vingt/trente, il aménagea une goélette qui pouvait transporter 2 sportfishers sur toutes les mers du monde, à la poursuite des grands fauves marins. Il fit entrer le matériel dans une ère nouvelle avec des moulinets, des cannes et des lignes spcécialement fabriqués pour lui, selon un cahier des charges extrêmement précis.
Zane établi, TOUS les records du monde...TOUS ! A l'exception d'un seul qui se refusa toujours à lui...le marlin noir. Suprême privilège, le voilier indo-pacifique fut baptisé en son honneur Istiophorus Greyi. Il écrivit trois ouvrages sublimes de pêche, notamment sur son "Eldorado'...La Nouvelle Zélande.
En 1926, Zane et Laurie Mitchell arrivent en Nouvelle Zélande, Le 26 février Laurie capture un marlin noir de 976 lbs, record du monde qui ne sera battu qu'en 1952, par Glassel et son contesté 1560 lbs. Zane se pensait à jamais maudit, le chevalier noir le fuyait encore et toujours, lui qui avait parcouru tous les océans, défié et vaincu les plus grands et les plus beaux poissons...Quels Dieux oubliés se jouaient ainsi de lui ?
"Quel poisson ! Moi qui les ai aimés depuis ma plus tendre enfance, je tournais autour, absorbé, médusé, obsédé par le désir d'en capturer moi-même un pareil.
Mais quel espoir insensé ! Comment oser attendre une telle chance ? Mais je savais aussi que tant que j'aurais un souffle de vie ce serait mon ambition !"
Zane, eut son marlin noir...dans des circonctances qui ne firent qu'ajouter à sa légende, nourrit par un immense geste d'amitié et de fraternité de la part de Laurie Mitchell, en ce 28 février 1926.
Dans "des Poissons si grands" Pierre-Henri Clostermann, pose de sa plume le témoignage du capitaine Alridge qui skippait Zane, en ce jour de couronnement du Roi pêcheur.
"Nous pêchions sur l'Alma G à la dérive près de Bird Rock, quand par de grands gestes et des cris, l'équipage du Marlin sur lequel était Mitchell, attira notre attention. Nous nous précipitâmes pour aborder l'autre bateau. Là, le moulinet de Laurie, encore fiché dans le porte-canne, se déroulait doucement mais régulièrement - une indiscutable touche de gros marlin noir flânant !
Prends là ! dit Laurie en s'adressant à Zane. Et Zane, blanc d'émotion, prit la canne, la ramena à bord de l'Alma G, ajusta son harnais, s'assit et ferra !
Quel combat !
Zane n'était pas un athlète, mais il possédait mieux que la force physique - un inconcevable influx nerveux doublé d'une incomparable volonté de vaincre !
La lutte dura cinq heures. Vingt fois la double ligne apparut et chaque fois le gigantesque poisson repartait en déchirant le les eaux du Pacifique.
La canne de Laurie était trop souple au goût de Zane, qui n'arrivait pas à dominer son adversaire avec un équipement qui lui était inhabituel.
Ah ! s'il avait eu "Old Humpty" - la vieille bossue - sa fidèle canne en bambou refendu, faite à sa mesure par les pretigieux ateliers Hardy, déformée par dix années de formidables captures, dont celle d'un thon de 758 lbs en Nouvelle-Ecosse.
J'eus alors l'idée d'aller la chercher dans la cabine et demandai à Zane d'essayer de ramener la double ligne une enième fois à portée. Après dix minutes d'efforts surhumains, elle apparut. Rapidement j'y attachai par un noeud solide la ligne d'Old Humpty que je tendis à Zane et coupai l'autre fil.
Revigoré, sentant les ligatures du scion familier sous ses mains, Zane redoubla d'efforts. Finalement, en sueur, épuisé, il parvint au prix d'un insondable voyage au bout de lui même, à sortir le bas de ligne d'acier. je n'osais pas le saisir car ce poisson m'effrayait - c'était un truc à perdre un poignet en cas de fausse manoeuvre ! - et j'avais peur de le décrocher, ce que personne ne m'aurait pardonné.
Hodgson qui était un colossse accepta cette responsabilité, et tenta avec ses mains calleuses nues de remonter le poisson pour le gaffage final, il dut vite lâcher. Le marlin furieux reprit trois cents yards et malheureusement sonda.
Zane, exténué, soutenu seulement pasr son seul désir forcené, entreprit le labeur de galérien qui consistait à remonter le poisson pouce par pouce.
C'est alors que par cent cinquante brasses de fond le grand marlin noir expira, en même temps qu'OId Humpty, élasticité brisée par cet ultime effort !!
Comment Zane, sans l'aide du ressort de la canne, parvint-il à hisser ce poids mort jusqu'au bateau, nul ne le sait. Mais une fois le poisson gaffé, Zane Grey s'écroula sans connaissance !"
Il s'appelait Zane Grey, Le dernier Atlante...Notre Roi.
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